Les paniers de la mule – un Maraichage urbain, local et écologique (M.U.L.E).
La coopérative des paniers de la mule a pour but d’intégrer l’agriculture agro-écologique paysanne dans l’espace urbain de Prilly. En d’autres termes, nous utilisons plusieurs terrains communaux disponibles afin de cultiver une micro-ferme. Le projet a ainsi pour ambition de non seulement tendre vers une ville fertile, capable de nourrir ses habitant·e·s, mais aussi de s’inscrire dans la transition écologique locale.
Les problèmes environnementaux menacent les paysan·ne·s du monde entier et par conséquent notre sécurité alimentaire à toutes et tous. Il est temps d’adopter une agriculture résiliente, qui supporte les changements brutaux auxquels nous seront confronté·e·s. L’agroécologie contribue également à la protection du climat, en augmentant la biodiversité locale et en contribuant à la séquestration du carbone dans les sols.
Santé de la terre, qualité de l’alimentation
et santé humaine sont indissociables.
Pierre Rabhi
Transition écologique
L’agriculture est donc un point de pivot majeur dans le tournant écologique que nous souhaitons voir se réaliser. La stratégie du conseil d’état vaudois pour la protection du climat comporte d’ailleurs un chapitre sur la réduction des gaz à effet de serre produits par l’agriculture [1]. L’exécutif cantonal y détaille sa volonté de soutenir une agriculture de proximité, favoriser les circuits courts et valoriser les produits locaux, et donc encourager la progression de la souveraineté alimentaire en Suisse. Notre coopérative s’inscrit pleinement dans ces objectifs sociétaux.
Alimentation locale
L’agriculture de proximité évite le transport de marchandise, permet de faire circuler l’argent dans l’économie locale, et offre un contrôle direct sur les moyens de productions employés. Les paniers de la mule, plus qu’une ferme, c’est aussi une communauté de coopérateurs et coopératrices de qui s’engagent sur une année à acquérir un panier de légume chaque semaine. Les maraîchers et maraîchères auront ainsi la garantie de recevoir un salaire indépendamment des fluctuations de récolte. Les membres, elles et eux, auront accès à des fruits et des légumes biologiques à des prix inférieurs à ceux de la grande distribution, avec la certitude que l’argent rémunère les producteur·ice·s.
Actuellement, la Suisse n’est pas capable de subvenir à ses propres besoins en nourriture et la demande de produits locaux est croissante : la moitié des aliments consommés viennent de l’étranger. Concernant les denrées alimentaires, notre pays atteint un taux net d’auto-approvisionnement de 55% selon l’OFS (Office fédéral de la statistique), taux conséquemment plus bas encore pour les denrées alimentaires végétales. Lors du semi-confinement suisse (et du quasi-confinement mondial), la question des chaînes d’approvisionnement a été spécialement mise en lumière, puisque celles-ci ont été perturbées par la pandémie. Au-delà de la consommation alimentaire, les moyens de production agricoles (fourrage, engrais, produit phytosanitaire, semences, machines, etc) sont aussi largement importés de l’étranger. [2] Dès lors, les vulnérabilités mises en exergue lors de cette crise dans certains secteurs ont relancé le débat sur la souveraineté alimentaire. Une enquête a d’ailleurs révélé qu’il était possible pour la Suisse d’atteindre cet objectif avec la surface agricole actuelle, même s’il reste lointain au vu des chiffres.
De plus, deux à trois fermes disparaissent chaque jour : en conséquence, 2000 emplois ont été perdus perdu cette année. [3] Ainsi, en plus d’augmenter le rendement agricole de la ville, la coopérative les paniers de la mule développe également de nouveau emplois agricole et locaux.
Lutte contre le réchauffement climatique
Producteur d’une large partie des gaz à effet de serre, Le système agricole industriel a un rôle majeur dans la crise climatique. Ainsi, l’utilisation de méthodes de culture agroécologiques permettrait de diminuer cet impact et contribuerait à la protection du climat. En effet, en utilisant une proportion accrue de matière organique, elle permet donc une séquestration du carbone dans les sol. Dans une autre mesure, cette méthode permettrait également de mieux se préparer aux futurs changement dû à la crise climatique. [4]
C’est pourquoi la micro-ferme de Prilly est pensée comme un agrosystème naturel et productif, qui recourt le moins possible aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).
Disparition des terres arables
En suisse 1m2 de sol est construit toute les secondes ! La disparition des surfaces agricoles est un problème actuel majeur en Suisse, due à la croissance soutenue de l’urbanisation selon l’Office fédéral du développement territorial.
En développant des projets agricoles solides fermement insérés dans une communauté de personnes motivée à proximité direct des centres urbains, l’association M.U.L.E. permet la conservation de ces terrains menacés par une urbanisation galopante.
D’autres thématiques comme l’érosion de la biodiversité, la détérioration des nappes phréatiques ou encore la précarité paysanne doivent encore être évoquées. Tout ceci sont des problèmes auxquels les paniers de la mule souhaitent apporter une solution concrète et collective, grâce à une agriculture respectueuse de l’environnement, régénératrice des sols, manuelle, sans pesticides et sans OGMs. En parallèle, l’organisation collective sous forme de coopérative permettra d’en faire une agriculture sociale, par le rapprochement entre consommateur·ice·s et producteur·ice·s, mutualisation des risques ou encore plus de sécurité pour les salarié·e·s maraicher·ère·s.